Le 11 septembre
Enluminure, 12e siècle (photo flickr.com)
"L’image d’elle-même et l’inscription que Guda a laissées ne permettent guère de doute sur sa condition. Religieuse dans un monastère du Rhin moyen, elle travailla [...] à un homiliaire qui provient de la bibliothèque de Francfort. outre cette image, le livre contient sept lettrines ornées de sa main, initiales des textes dévolus aux fêtes principales : l’autoportrait introduit celui de la Pentecôte [...]. Son regard semble se diriger, par-delà le lecteur, vers un garant tout puissant."
[...] le statut de Claricia, une cinquantaine d’années plus tard, est plus incertain. La miniaturiste s’est dépeinte allongée, pour former le jambage de l’initiale Q qui ouvre le psaume 52. Elle en soutient des deux mains, telle un atlante, la sphère aux subtils entrelacs. [...] Claricia porte les cheveux longs, rassemblés en deux tresses, et une robe dont les manches excessivement larges ne répondent pas davantage aux préceptes de l’habit monastique."
Christiane Klapish-Zuber, revue Clio "Histoire, femmes et société"
Guda et Claricia (12e siècle)
Guda est nonne au couvent de Weissfauen, en Germanie, où elle exerce les métiers de scribe et d’enlumineuse. Elle est connue pour avoir écrit et illustré le manuscrit Homélie de saint Bartholomé. Ses œuvres lui sont attribuées avec certitude parce qu’elle fait partie des artistes qui signent leurs travaux : Guda peint son autoportrait et insère l’initiale G, elle ajoute également Guda peccatrix mulier scripsit et pinxit hunc librum : la femme pécheresse Guda a écrit et peint ce livre.
Claricia travaille comme enlumineuse dans un couvent de Bavière, c’est une laïque. L’artiste se représente entrain de se balancer à l’intérieur de son initiale, le Q, et ajoute sa signature dans un halo placé au-dessus de sa tête ; l’œuvre qui la rend célèbre est le
« Psautier de Augsbourg  ».
Illustration de l’ Homélie de saint Bartholomé, 12e siècle (photo cultorweb)