Le développement, 1945 (photo Willemconsultants)
« Toyen considéra très tôt les exigences de la sexualité comme un impératif révolutionnaire. Dès le début des années vingt, son activité se partagea entre deux pôles d’attraction intellectuelle et artistique : Prague et Paris. [...] L’humour érotique de Toyen s’est manifesté, entre autres, dans une série de dessins non datés. »
Whitney Chadwick, 2002
Toyen (1902-1980)
Marie Cerminova étudie l’art à Prague. De sa rencontre avec l’artiste Styrsky naît le groupe avant-gardiste tchèque, Devetsil, et une longue amitié. A Paris, ils travaillent avec Breton et Eluard qu’ils inviteront, en 1935, pour la création du groupe surréaliste tchèque. L’occupation nazie contraint Toyen à la clandestinité. En 1947, elle s’installe à Paris (Toyen est un pseudonyme tiré du mot citoyen).
Après une période artificialiste (entre abstraction et surréalisme), une brève exploration du cubisme, Toyen se consacre au surréalisme collaborant avec Breton, Eluard, Péret, Heisler. Convaincue que la sexualité épanouie est un acte révolutionnaire, elle réalise des dessins érotiques pleins d’humour et des compositions poétiques oniriques. Durant la guerre, elle exécute trois cycles de dessins pour dénoncer l’horreur bestiale qui menace la planète dans un style précis, simple et glacial. Les liens entre nature et besoins humains avaient suscité dans son imaginaire un monde fantastique, cette guerre réunit réalité et imaginaire tant la réalité relève de l’inconcevable.
Sa notoriété est internationale : les expositions se succèdent.
Lithographie Tir I, 1939-40 (photo Spaightwood Galleries)