Née àParis en 1953, Calle voyage durant 7 ans àtravers le monde. Des photos prises dans un cimetière californien, des tombes portant seulement les mots de « Â père  » et « Â mère  », l’interpellent et lui donnent le goà»t de la photographie. Un art qu’elle conçoit dans une perspective narrative ; elle réalise des séries : elle suit des inconnus dans leur voyage –"Suites vénitiennes"-, ou dans leur quotidien voire leur intimité –"Les Dormeurs"-, ou encore elle épie, avec une sorte de voyeurisme, les clients d’un hôtel dans lequel elle a pris un emploi de femme de ménage,. Elle imagine une vie pour chacun et juxtapose des textes, des notes prises sur le vif ou des légendes.
Œuvre paradoxal, àla fois documentaire et produit de son imagination : en 1986, elle réunit des photos d’aveugles qu’elle a interrogés, d’autres traduisant leur conception de la beauté et des extraits de ces interviews. Dans les années 80, l’affect prend une place croissante dans son activité artistique, elle l’affronte dans et avec la photographie en introduisant des règles et des rituels qui l’aident dans sa vie.
Calle, qui partage sa vie entre New York et la banlieue parisienne, est sollicitée en 2007 pour dessiner le pavillon français de la Biennale de Venise.