Portrait de Jeanne-Marie Motte, sans date (photo Reprotableaux.com)
« …Mais voici l’Éternel qui parle par ma voix.
Peuple ingrat, peuple dur, qui méprise mes lois,
Puisque de tes péchés la mesure est entière,
J’ôterai de tes yeux ma divine lumière.
Mon courroux s’étendra sur tous les éléments
Et frappera ces monts jusques aux fondements ;
Je te ferai sentir mes flèches embrasées,
Les misères sur toi sembleront épuisées ;
Consumés de la faim, tes citoyens mourants
Serviront de curée aux oiseaux dévorants
Et des serpents cruels la morsure enflammée,
Coulera dans leur sang sa rage envenimée ;
Dévorés des lions, par le glaive abattus,
Tes enfants, tes vieillards se verront confondus
Et de ton nom fameux, jadis si plein de gloire,
Dans les siècles futurs j’éteindrai la mémoire. »
Psaumes et cantiques, 1694 (extrait)
Élisabeth Sophie Chéron
Elisabeth-Sophie Chéron (1648-1711)
Fille de peintre-graveur, Sophie est dotée de multiples talents artistiques : musique, littérature, peinture. Les persécutions contre les protestants contraignent son père à l’exil ; la jeune artiste subvient alors aux besoins de la famille. Elle abjure la religion familiale, puis recommandée par le célèbre peintre Charles Lebrun, elle entre à l’Académie royale –honneur exceptionnellement accordé à une femme-. Après avoir perdu la protection de Colbert, Chéron épouse un ingénieur du roi, J. Lahaye.
Fort admirée par ses contemporains, cette graveuse, peintre et femme de lettres qui participe activement à la vie politique et artistique de son époque, tombe littéralement dans l’oubli et laisse quelques rares œuvres à la postérité.
Autoportrait, sans date (photo Louvre passion)