Le 28 octobre

La Canebière, v. 1930 (photo Artefact)

"Communiste, contre-révolutionnaire, moderniste, anti-colonialiste, féministe, la personnalité de Germaine Krull est à l’image de ses engagements et de sa photographie.Elle manifeste à chaque tournant de sa vie la volonté de dépasser son époque, de transgresser ses propres lois, et, en décalant le regard, de changer le monde. C’est peut-être pour cela que que Jean Cocteau la décrivait comme étant un "miroir réformant."
Chrystel Jubien (pour la rétrospective à Beaubourg en 2001)

Germaine Krull (1897-1985)

Née en Pologne (ex-Allemagne), Germaine étudie la photographie à Munich. Krull ouvre un studio à Berlin et s’aventure en URSS en 1922 ; elle se rend aussi à Paris, en Hollande et en Belgique tout en séjournant en Allemagne. En 1927, elle épouse le cinéaste Joris Ivens pour régulariser sa situation. Résistante, elle rejoint la France libre, prend la tête du service photos d’Alger avant de devenir correspondante de guerre en France puis en Indochine. Krull se retirera dans un village indien pour la fin de sa vie.
La modernité de son œuvre, par les cadrages et les plans audacieux, la contre-plongée, les photomontages, fait de cette militante une pionnière de la photographie : dès 1924, elle réalise ses clichés de structures métalliques. La publication de "Métal", 64 planches d’images industrielles, affirme son choix de l’abstraction et constitue une sorte de manifeste qui la rend célèbre. Krull est également l’autrice de nus, de publicités, et travaille pour plusieurs revues, allemandes et françaises.
Cette femme d’exception, toujours en avance sur son époque, participe à maintes expositions ; la Cinémathèque française célèbre son œuvre en 1967.


Autoportrait à la cigarette, 1925 (photo Centre Pompidou)


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