Le 22 février

Portrait de Jacob Philipp Hackert, 1768 (photo Webgallery of art)

Le philosophe (Diderot) évoque, dans les « Écrits sur l’art », une séance de pose chez cette femme peintre : après l’achèvement de la tête, il fallait passer au cou, caché cependant par l’habit qu’il portait, ce qui gênait le travail de l’artiste. Pour pallier cet inconvénient, Diderot se déshabille et apparaît devant l’artiste dans le plus simple appareil comme un modèle de l’Académie, ce dont la femme au travail le remercie chaleureusement. Pour le philosophe, la conversation simple et paisible qui s’ensuit évoque l’innocence des premiers siècles de l’humanité. »

Anna Dorothea Lisiewska-Therbush (1721-1782)

Anna, née à Berlin dans une famille d’artistes polonais, bénéficie d’un maître à domicile, son père, puis de Antoine Pesne. Après s’être consacrée au portrait, elle délaisse la peinture une quinzaine d’années à cause de son mariage.
Paris, Vienne, Berlin : Lisiewska commence à acquérir une certaine notoriété qui lui apporte des commandes comme celle de Frédéric le Grand. Elle suscite fortement l’admiration de Diderot qui narre sa séance de pose avec l’artiste dans ses "Écrits sur l’art" ; il fait l’éloge de cette femme, qui n’a pas l’avantage d’être très belle, et s’attaque aux sujets mythologiques en peignant des nus sans se soucier du qu’en dira-t-on, ce qui était audacieux au XVIIIe siècle.
D’abord influencée par le rococo français, Lisiewska met au point un style plus vigoureux qui s’intéresse davantage à la composition. L’Académie de Vienne ouvre ses portes à la peintre en 1776 grâce au portrait de Jacob Philipp Hackert.


Autoportrait, sans date (photo Wikigallery)


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