Vieille femme et enfant, sans date (photo Moicani)
« Ses photomontages ont l’heur de plaire aux surréalistes, qui choisissent comme icône du mouvement l’une de ses images étranges : Portrait d’Ubu, de 1936. L’objet représenté est probablement un fœtus de tatou, mais l’artiste n’a jamais accepté de dévoiler le mystère. »
Simona Bartolena. « Femmes artistes. De la Renaissance au XXIe siècle », éd. Gallimard 2003
Dora Maar (1907-1997)
Théodora Markovic est née à Paris, d’une mère française et d’un père yougoslave, elle passe son enfance en Argentine. L’élève de Lhote passe par l’Ecole d’arts décoratifs, l’académie de Passy et l’académie Julian ; après ces longues études de peinture, elle se tourne vers la photographie, recommence des études et publie en 1930. Proche des surréalistes, elle rencontre Picasso dont elle devient la muse et la maîtresse pendant 9 ans. Leur séparation la bouleverse : Maar a recours à la psychanalyse, puis la foi et la spiritualité avant de s’isoler complètement.
Son immense talent, longtemps à l’ombre du grand peintre, est révélé au grand public. Maar photographie des personnes, des paysages, réalise des photomontages, chers aux surréalistes. Les expositions se succèdent en France et à l’étranger ; elle vend également des clichés publicitaires et effectue des reportages.
Son œuvre pictural comprend des toiles tragiques suscitées par les souffrances de la guerre, des portraits de style cubiste, puis ce sont les paysages du Lubéron qui expriment ses douleurs et ses émotions.
Les quais de la Seine, 1944 (photo Femmespeintres.net)